Le talentueux écrivain-poète Jean Biès dut affronter sept ans durant la « maladie-sans-nom » qui frappa Rolande, son épouse, psychothérapeute jungienne réputée et « femme irradiante ».
De ce cauchemar est né Le
Deuil blanc, poignant « Journal d’un accompagnant » qu’il nous a laissé avant sa propre mort. Au fil de ces « feuilles de déroute », teintées d’humour et de tendresse, le texte se déploie comme
un formidable chant d’amour. Celui d’un homme désespéré par le lent et noble déclin de celle qu’il aime au-delà de tout, démuni et dérouté devant la maladie, l’arrivée de la solitude, l’effacement de
la mémoire.
Journal spirituel intimiste,
cet exceptionnel témoignage, écrit « à la mémoire de celle qui n’avait plus de mémoire », s’achève par une épitaphe rédigée bien des années plus tôt par Rolande elle-même et qui résonne comme un
appel à la métamorphose : "Mon âme est désormais délivrée de toute misère. Elle s'est faite couronne de joie. Ma poussière deviendra soleil."
Né en 1933 à Bordeaux, Jean Biès est décédé à Paris en 2014. Écrivain et poète prolifique, auteur d’une trentaine de livres, sa rencontre avec Rolande Renoux (1919-2012), élève de Gaston Bachelard et disciple d’un maître hindou, devenue psychanalyste en 1974, l’ouvrit au soufisme et aux spiritualités de l’Inde, du Tibet, de la Chine et du Japon.